Vernissage de l'exposition Saré

Née en 1959 en Arménie, Evgenia Saré, après un Master de l’Académie des Beaux-Arts d’Erevan, s’installe à Paris en 1984. Scénographe et costumière pour le cinéma et le théâtre jusqu’en 1991, elle se consacre aujourd’hui entièrement à la peinture et expose dans de nombreuses galeries en France et à l’étranger. 

Evgenia Saré, avec le charme envoûtant d’une magicienne, nous propose un monde étrange et fourmillant, peuplé de figures à la fois grotesques et familières, drôles et mélancoliques. Des êtres imperméables à la cruauté et à la noirceur, aux effets de mode. Des êtres qui, l’air de rien, avec une modestie assumée, font voler en éclats les murs que nos sociétés érigent entre les sexes, les espèces, les époques. Sur les toiles de Saré, tout fusionne, s’entremêle, s’embrasse, avec humour et dérision, comme à l’époque des grands carnavals du Moyen Age, où les hommes s’émancipaient de tout, plongeant avec énergie dans le jeu et la danse. Comme dans Alice au pays des Merveilles, il faut passer, avec Saré, de l’autre côté du miroir, pour se débarrasser du sérieux, de la gravité, du conformisme de nos sociétés et retrouver ainsi la fantaisie et la liberté absolues de l’imaginaire.

« Mes personnages sont en dehors du temps, mais ils sont bien réels, et légèrement déformés pour ne pas tomber dans l’hyperréalisme et pour accentuer certains traits de caractère. […] Il y a de la tendresse et de l’humour, ce qui permet de survivre. L’humour n’est pas moqueur, il est primordial. […] Les temps passés me paraissent, visuellement, plus intéressants qu’aujourd’hui. La vêture en particulier, car la nature humaine, elle, ne change pas. »  - Evgenia Saré