Regard masculin et érotisation des violences sexuelles dans la peinture du 17e et 18e siècle
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Regard masculin et érotisation des violences sexuelles dans la peinture du 17e et 18e siècle
En 1737, Antoine Boizot présente son morceau de réception à l’Académie royale de peinture et de sculpture : Apollon et Leucothoé. Empruntée au répertoire de la mythologie gréco-romaine, cette toile, aujourd’hui conservée au Musée des Beaux-arts de Tours semble se faire l'illustration d’une scène de tendresse entre le dieu des arts et la jeune femme. Pourtant, au regard du mythe original, il s’agit bien d’un épisode de viol qui est mis en scène ici. Véritable leitmotiv au sein des récits antiques tels les Métamorphoses d’Ovide ou L’Âne d’or d’Apulée, les violences sexuelles deviennent un thème récurrent en peinture en lien avec le genre historique et l’illustration de la fable, en particulier d’épisodes de viols commis sur des jeunes femmes. De ces représentations, nous pouvons retenir un aspect majeur : la négation de la violence au profit de compositions pastorales et franchement érotiques. Cristallisant une période où la peinture d'histoire est pensée dans le dessein de satisfaire le regard masculin, la conférencière vous montre, au travers d’exemples empruntés aux collections du musée de Tours, comment des épisodes de violences sexuelles sont représentées au sein des toiles sous le prisme d’une sensualité certaine, en lieu et place de l’acte barbare écrit dans le texte. 🎨
Par Lisa Jonget, historienne de l'art
tarif(s) et conditions
Plein tarif 8.40€